Tag Archives: RdT Engagement social

Les lumières de la ville sont un service public

Laurent, électromécanicien au service de l’éclairage public et syndicaliste
« C’est comme ça que je conçois le service public. Et que je le défends. Mais je dois dire que les usagers ne sont pas faciles avec nous. Quand l’éclairage de la rue est en panne pendant deux ou trois jours, ça gueule. Les gens ne se rendent pas compte que nous n’y sommes pour rien si le chef nous a envoyés ailleurs, ni que nous ne sommes plus que trois équipes, une par camion. Les gens se plaignent. »

Parole recueillie et mise en récit dans le cadre du projet
Auteurs associés en Pays de la Loire

« Ce que nous voyons, c’est qu’ils sont toujours présents avec leur bonne humeur »

Dominique, bénévole à la maison de quartier La Chesnaie-Trébale pour les cours d’alphabétisation
« Les migrants dont nous nous occupons n’ont jamais été scolarisés dans leur pays. Ceux qui possèdent malgré tout quelques rudiments en matière de lecture et d’écriture découvrent un nouvel alphabet et une écriture de gauche à droite. Quelques-uns n’ont aucune notion. Nous formons donc des petits groupes de quatre ou cinq personnes de niveau équivalent qui se répartissent dans cette grande salle. Surtout pas de cours magistral ! »

Parole recueillie et mise en récit dans le cadre du projet
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Hébergement solidaire : un bénévolat à plein temps

Enoch, militant associatif
« “ Tel ou tel gamin était un petit gentil. On lui avait dit de ne pas faire de conneries ”. Mais ils y vont quand même, ils tombent dans les addictions, dans des petits trafics, dans les vols minables. Et au bout d’un moment, ils entrent dans des schémas de violence. L’exclusion est un facteur aggravant. C’est le début d’une terrible spirale négative. C’est pour cette raison que l’hébergement et l’accompagnement sont si importants et qu’être inscrit dans un réseau associatif est primordial. »

Rechercher un emploi : une contrainte douloureuse et blessante

Pierre, chômeur et militant
« Ils cherchent la faille. Comme si leur seul but était de me déstabiliser. Vers la fin de l’entretien, sentant que tout cela ne débouchera sur rien, je pose la question de la rémunération. Tout juste le SMIC. Tout ça pour ça… Quand je suis entré chez moi j’en ai chialé tellement c’était dur. Je n’ai pas été retenu. Pourtant je voulais travailler, je trouvais que ça avait du sens de faire des choses pour l’endroit où je vivais, de peser sur mon environnement, de travailler chez moi. »

Le maître-mot est bien « solidarité »

Marie, travailleuse sociale dans une communauté Emmaüs
« Au moment où ils entrent, Ils sont découragés, ils se sont heurtés à des refus ou à des incompréhensions. Notre priorité est alors qu’ils prennent soin d’eux. C’est quelque chose dont ils n’ont plus l’habitude. Mon rôle, c’est d’en amener certains à se dire : “ Là, maintenant, ça y est, j’ai le temps, je vais pouvoir me laver régulièrement, laver mes affaires ”. Et je leur pose la question : “ Tu as pris une douche, hier ? ” »

« À vos soins »

Anne-Laurence, médecin anesthésiste et bénévole dans l’association A vos soins
« J’ai le souvenir de cette dame qui, arrivée en urgence, n’avait pas pu me rencontrer en consultation de pré-anesthésie, je l’ai donc vue dans sa chambre de la maternité. Elle était originaire d’Azerbaïdjan, son compagnon, sans papiers, se trouvait elle ne savait où. Ils étaient partis ensemble, mais ils avaient été séparés. Qu’avait-elle vécu ? Ce n’était pas le moment de questionner, d’ajouter des récits de souffrance à une situation douloureuse. »

Parole recueillie et mise en récit dans le cadre du projet
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