« Je cherche à ce que la fascination que j’éprouve pour ce territoire industrialo-portuaire embarque les visiteurs »
Aurélie, guide à « Saint-Nazaire Renversante »
« Les deux choses que je trouve fascinantes et que j’aimerais vraiment transmettre quand je fais visiter les Chantiers de l’Atlantique, c’est d’abord le rapport d’échelle entre l’objet monumental qu’est un paquebot et la main humaine de celui qui le construit ; puis tout le travail de planification que demande la fabrication de tels navires. J’aime conduire les visiteurs au pied de ces choses colossales et uniques pour qu’ils les voient en train de se faire.
La première partie de la visite des Chantiers se passe dans un autocar qui emmène les passagers, entre le port et l’estuaire de la Loire, à travers les 120 hectares de l’entreprise. Ils aperçoivent à travers les vitres les différents ateliers. Ils longent les espaces où sont entreposés à ciel ouvert les morceaux de puzzles en acier destinés à être assemblés en “ panneaux ” puis en “ blocs ” qui sont autant de parties plus ou moins complètes des futurs bateaux. Puis les visiteurs sont bientôt invités à mettre pied à terre pour entrer à l’intérieur de la forme de montage. Là, ils pénètrent dans la coursive technique qui surplombe la cale en béton de 900 m de long et de 60 mètres de large, constituée, en fait, de deux parties alignées bout à bout, sur deux niveaux différents. On peut y voir deux paquebots prendre forme l’un derrière l’autre. Ici, tout est gigantesque. Et, directement immergés dans cet espace hors de proportion, les visiteurs peuvent éprouver concrètement ce rapport entre leur propre taille et l’immense masse qui se dresse devant eux et s’impose soudain à leur regard. Je vois les doigts qui se tendent, les gens qui se parlent, les expressions totalement subjuguées par le navire dont l’assemblage est le plus avancé. Alors, je prends le temps de donner tranquillement toutes les explications. Les regards se posent sur chaque partie de la coque et des ponts, chaque élément de la cale. C’est alors que les visiteurs aperçoivent des travailleurs et des travailleuses derrière un hublot, sur une passerelle, dans l’encadrement d’une porte, qui s’affairent à l’intérieur des structures pharaoniques. Ils se rendent compte que ce ne sont pas des robots qui ont conçu tout cela et qui le construisent, ce sont réellement des équipes d’hommes et de femmes. C’est l’addition des gestes de travailleurs qui ont chacun leur tâche. C’est le coup de lime de l’ajusteur que l’on voit œuvrer sur sa pièce à l’intérieur du bateau colossal près duquel nous nous sentons nous-mêmes minuscules. Cette prise de conscience de la part des visiteurs a quelque chose qui relève de l’émotion. »
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