Le projet Auteurs associés en Pays de la Loire
En cours de réalisation : « Saint-Nazaire, autoportrait d’une ville ouvrière »
Ensemble de récits du travail collectés sur le territoire nazairien.
Le Centre de culture populaire (CCP) propose que ce travail d’auteur, entamé en collaboration avec l’association « La Compagnie Pourquoi se lever le matin ! » fasse l’objet d’un élargissement, de médiations, de rencontres avec le public et d’une publication.
Ce qui amène le CCP à candidater à l’appel à projet « Auteurs associés » porté par le ministère de la Culture et de fait par la DRAC des Pays de la Loire.
Le parti-pris d’écriture
La démarche d’écriture qui préside au travail mentionné ci-dessus – ainsi qu’aux récents ouvrages cités dans la présentation de l’auteur – s’inscrit dans le courant actuel du récit de travail, que l’on a pu lire récemment sous la plume de Joseph Pontus ou Mattia Filice. Cette démarche est croisée, ici, avec la dimension territoriale.
D’un côté, la parole des personnes, sollicitées pour raconter leur travail, est transcrite mot pour mot puis travaillée pour aboutir à un véritable récit écrit à la première personne. Ce récit déroule les phases et les enjeux d’une activité dans laquelle le narrateur met, de lui-même, quelque chose qui s’inscrit dans le temps d’une journée, d’une carrière, d’une vie de travail. Le récit révèle alors la part d’engagement, d’invention, de fierté et de dignité que donne le sentiment du « travail bien fait ». Il montre que cette fierté partagée produit de la solidarité. Que cette solidarité peut aussi, au-delà des différences et des inégalités, devenir une marque de distinction et un levier de transformation sociale.
D’un autre côté, ces récits prennent place dans l’espace du territoire de la région nazairienne, marqué par une géographie, une histoire, un urbanisme, une activité industrielle intense, une culture ouvrière forte.
Un projet en plusieurs actions
1) Actions de formation, d’initiation
Il sera proposé aux membres du Centre de Culture Populaire de Saint-Nazaire d’appréhender cette démarche, de la comprendre et de la pratiquer. De nouveaux métiers, de nouvelles facettes du territoire seront sollicités ; notamment les activités liées au tourisme et à la villégiature, au travail saisonnier, ainsi qu’aux métiers des zones agricoles (paludiers, éleveurs, maraîchers…) et marines (pêcheurs). À cette fin, des ateliers d’écriture de récits de travail, animés par l’auteur, seront proposés aux adhérents du CCP.
2) Actions de médiation
Renforcer le lien qui s’est établi entre l’auteur et la trentaine de personnes de la région nazairienne dont l’interview a d’ores et déjà abouti à autant de récits de travail.
Étendre ce lien à de nouveaux narrateurs.
Faire connaître les ouvrages de récits de travail de l’auteur et les récits collectés dans le cadre du projet « Saint-Nazaire, autoportrait d’une ville ouvrière », notamment les récits collectés lors des ateliers d’écriture organisés pour les membres du CCP.
Partager cette expérience pour promouvoir la lecture des récits de travail et valoriser tout autant le travail que ses acteurs.
À titre d’exemples :
– Organiser avec la librairie « L’Embarcadère », pour son public, un club de lecture autour du travail (les romans existants, la littérature plus ancienne). Club lecture qui pourrait démarrer sur des lectures de récits et se prolonger par un débat sur les libertés, les contraintes et les limites de la mise en récit d’une interview.
– Faire travailler ensemble, avec un professeur de français, une ou des classes de lycée ou de collège, des élèves et des anciens (EHPAD ou autre établissement) sur leur travail pour en faire des récits.
– Proposer à un professeur d’histoire de créer avec ses élèves une promenade historico-littéraire autour du travail dans le territoire de Saint-Nazaire. Cette création pourrait être valorisée par le biais d’une collaboration avec les acteurs du tourisme.
– Croiser avec des enseignants des récits de leur travail entre des zones de la ville – rurale – urbain chic.
– Envisager quelque chose autour des structures de soin en collaboration avec le CIU, le service oncologie de la Clinique mutualiste, une employée de l’assurance maladie (lecture croisée de récits de soignants, valorisant ainsi tous les services de la cité sanitaire, et au-delà)
– Organiser une lecture mise en voix avec la médiathèque des Chantiers de l’Atlantique, d’Airbus ou de MAN.
– Produire avec des habitants à partir de textes une exposition autour des récits de travail.
– Collaboration avec différentes structures telles que les associations (Emmaüs, Fraternité, collectifs logement), les syndicats, pour des lectures-débats axés sur l’activité travail et sur la parole écrite ou parlée qui en rend compte.
3) Actions de création transversale avec d’autres arts
Un travail de lecture théâtralisée des textes du corpus élargi – à partir de ces textes, un parcours visuel (et sonore) sera réalisé avec Anne Landais, photographe plasticienne, sous la forme d’un « film photographique et sonore ».
4) Actions de diffusion
Représentation, dans l’espace nazairien, des textes théâtralisés, accompagnée du film photographique, pour des rencontres débats avec et entre le public, les auteurs des textes et les narrateurs présents dans les récits de travail du corpus élargi (bibliothécaire des Chantiers de l’Atlantique, responsable de la librairie L’embarcadère, enseignants, militants syndicaux, militants associatifs, etc)
5) Prolongements
Les sites internet du CCP et de « la Compagnie Pourquoi se lever le matin ! » feront connaître la démarche, les débats et les réalisations.
Un ouvrage illustré sera édité.
Un temps fort du projet pourrait avoir lieu autour du 1er mai 2025 (exposition, lectures publiques, animations autour du mot travail, représentation d’un montage théâtral…)
Les rencontres-débats et les publications invitent les acteurs de l’entreprise ou de la vie sociale à entrer dans la lecture de textes qui concernent le territoire dans lequel ils sont eux-mêmes impliqués.
La littérature est alors au service de la transmission d’histoires de vie. Elle devient un support vivant de partages et d’échanges d’expériences et d’émotions par l’entremise, notamment, de prolongements théâtraux et iconographiques qui, à leur tour peuvent devenir sources d’écriture.
Les productions et les échanges nourrissent ainsi le débat sur ce que le travail a d’universel et de singulier, tout particulièrement dans le contexte du territoire nazairien et sur ce que la littérature peut apporter au travail.